Le 26 mars 2008, le Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies a approuvé la proposition du Président de nommer le Prof. Olivier De Schutter le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l'alimentation. Le Prof. De Schutter succède ainsi au Prof. Jean Ziegler, qui assumait ce mandat depuis 2000.
Aux termes de la résolution adoptée le 26 septembre 2007 par le Conseil des droits de l'Homme (A/HRC/6/L.5/Rev.1), il est demandé au Rapporteur Spécial :
- De promouvoir la réalisation complète du droit à l'alimentation et l'adoption de mesures au niveau national, régional et international visant à assurer la réalisation du droit de chacun à une alimentation suffisante et du droit fondamental qu'a toute personne de ne pas souffrir de la faim, de façon à pouvoir développer pleinement ses capacités physiques et mentales et les conserver;
- D'examiner les moyens de surmonter les obstacles anciens ou nouveaux qui entravent la réalisation du droit à l'alimentation;
- De continuer d'intégrer une démarche soucieuse d'équité entre les sexes et de tenir compte de l'âge dans les activités relevant de son mandat, étant donné que les femmes et les enfants sont touchés de façon disproportionnée par la faim, l'insécurité alimentaire et la pauvreté;
- De soumettre des propositions qui pourraient contribuer à atteindre l'Objectif 1 du Millénaire pour le développement, consistant à réduire de moitié d'ici à 2015 la proportion de personnes qui souffrent de la faim, ainsi qu'à la réalisation du droit à l'alimentation, en particulier en tenant compte du rôle de la coopération et de l'aide internationales pour renforcer les actions nationales visant à mettre en oeuvre des politiques de sécurité alimentaire durables;
- De présenter des recommandations sur les mesures qui peuvent être prises en vue d'assurer progressivement la pleine réalisation du droit à l'alimentation, notamment des mesures visant à faire en sorte que chacun soit à l'abri de la faim et puisse, le plus rapidement possible, exercer pleinement le droit à l'alimentation, compte tenu des leçons tirées de la mise en oeuvre de plans nationaux de lutte contre la faim;
- De travailler en étroite coopération avec tous les États, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, ainsi qu'avec les autres acteurs représentant un éventail aussi large que possible d'intérêts et d'expériences, dans le cadre de leurs mandats respectifs, afin de tenir pleinement compte de la nécessité de promouvoir la réalisation effective du droit à l'alimentation pour tous, notamment dans le contexte des négociations en cours dans différents domaines;
- De continuer à participer et à contribuer à des conférences et manifestations internationales pertinentes en vue de promouvoir la réalisation du droit à l'alimentation.
Il est attendu du Rapporteur Spécial qu'il fasse rapport aussi bien devant l'Assemblée générale des Nations Unies (troisième commission) que devant le Conseil des Droits de l'Homme. Les contributions de toutes parties intéressées sur les thèmes précités sont encouragées. En sus des questions d'ordre structurel menaçant le droit à l'alimentation, le Rapporteur Spécial peut faire des communications aux gouvernements, se rapportant aux situations urgentes que des sources dignes de foi appellent à son attention.
Une description plus complète du mandat du Rapporteur Spécial peut être trouvée sur la page suivante du site du Bureau du Haut Commissariat aux Droits de l'Homme des Nations Unies.